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« Lutter contre le sommeil, l’ennemi pernicieux… »  

Organisateur = ASLC Union cycliste Flinoise
Parcours = Boucle vers la Loire, au départ de Flins-sur-Seine (Yvelines)
 Dénivelé : 2 340 m
 Délai : 40 heures
 Inscrits = 23 cyclotouristes (21 partants)
 Conditions climatiques =  (journée : 14 à 17°C – nuit : 8 à 11°C) / vent (Sud-Ouest – 25 km/h)

Carnet de route : Alors que le jour se lève sur Flins-sur-Seine, nous débarquons gaiement. Heureux de retrouver des têtes connues, nous reprenons rapidement nos marques : préparation des hommes, puis des machines et enfin inscription auprès du grand gourou, Franck ; avant le grand départ dans l’inconnu !
600 kilomètres, ça en effraie plus d’un, même ceux habitués aux randonnées « longues distances ». Qui sait si le sort n’aura pas décidé de s’acharner sur nous, en cette fin juin 2013 ?
5h30, départ de Flins-sur-Seine, kilomètre 0. C’est dans la fraîcheur d’un matin d’été, humide, que nous donnons nos premiers coups de pédales.

Heureusement, des discussions autour de machines insolites détendent l’atmosphère : un vélo ancien dont on ne sait pas si son propriétaire a réellement l’intention de s’élancer dans les minutes qui suivront, puis un tandem aligné pour sa première sortie s ur 600 kilomètres, par un binôme de cyclotouristes optimistes .

13h15, 2ème pointage à Savigny-sur-Braye, kilomètre 172. La pause s’impose ! Un sandwich et un soda, c’est fou ce que ça fait du bien…
Nous repartons le ventre plein, le nez au vent et la tête haute, pour profiter de paysages campagnards bucoliques. Accalmie de courte durée, car le vent soutenu, soufflant en rafales, nous appelle rapidement à la sagesse. Il faut rouler à l’économie ! Puis, c’est la pluie qui s’invite à deux reprises, sur une trentaine de kilomètres.
Filer le train de l’UC Flins est donc une absolue nécessité. Malheur à celui où à celle qui se fera décrocher ! Car au rythme où progresse le groupe, malgré le vent de face, il ou elle sera irrémédiablement lâcher. Je figure à cet instant en queue de peloton et fait dangereusement l’élastique, sans pour autant casser… Dans ces conditions, le mental est un atout non négligeable. Il faut accepter l’idée de souffrir ou bien « coincer », avec en perspective 350 bornes en solitaire. Bref, tout le monde s’accroche, pour éviter le pire !
17h45, 3ème pointage à Bourgeuil, kilomètre 265. Pas de rouge local, malgré les vignes et les cépages de qualité en Loire, Anjou et Touraine, mais un soda à base de noix de cola et de caféine, qui m’aide à ingérer un demi-pain au chocolat qui restait au fond d’une de me poches et qui me redonne la pêche, quasi instantanément.
Après avoir traversé la Loire, rencontre avec une centrale nucléaire, celle de Chinon. Nous bifurquons ensuite à droite et bénéficions enfin du vent orienté au sud-ouest, qui nous martyrise depuis le petit matin.
Des ailes nous poussent dans le dos, que dis-je des voiles et la moyenne horaire s’envole. D’un coup, ça va mieux !
C’est le début de la remontée de la vallée de la Loire, passage obligé avant de gagner les fameux châteaux. Le premier à apparaître à flan de coteaux, sera celui d’Ussé.

8h45, 1er pointage à Châteauneuf-en-Thymerais, kilomètre 76. Au Nord-Ouest de Chartres, c’est un arrêt express dans une boulangerie-pâtisserie, afin de déguster la spécialité maison : un bretzel aux amandes ! Un délice…
Mais pas le temps d’apprécier, le train de Flins-sur-Seine, reprend déjà la route ! Et c’est reparti pour notre lutte acharnée contre le vent ! Présent depuis le départ, mais bien plus soutenu dans la Beauce, il a décidé de nous mener la vie dure… A tel point que, certains d’entre nous, lâchent prise irrémédiablement. Plus dure sera la suite, pour ces âmes en peine, esseulées face à Eole !
L’aube donne l’occasion au ciel de se parer de ses plus belles couleurs, passant du bleu foncé, au bleu clair, puis à l’orangé quand les premiers rayons de soleil percent à l’horizon…
Chanceux, nous passons à travers les gouttes au cours des premiers kilomètres, mais l’avenir sera à coup sûr moins radieux !

20h20, 4ème pointage à Montbazon, kilomètre 319 . Au Sud de Tours, nous célébrons la mi-parcours ! Ca fait du bien à la tête, alors que les jambes commencent à durcir ! En plus, c’est la fête de musique et une odeur de barbecue ne nous laisse pas insensible ! Nous profitons donc de la fête : sandwich saucisses + barquette de frites + soda, devant un groupe de pop-rock local. Que c’est bon de se poser !
Deux jeunes étudiants, participant au « 4L Trophy », nous interpellent pour solliciter des dons. Notre fin de parcours sera bien évidemment moins exotique que la leur, mais se fera dans des décors tout aussi beaux. Vite, il faut repartir ! Le château de Chenonceaux nous attend…
23h15, 5 ème pointage à Contres, kilomètre 383. Nous ratons de peu le café, qui nous aurait fait un bien fou, avant d’entamer la nuit. En effet, un pizzaiolo vient juste de débarquer ses derniers clients. Il accepte néanmoins de remplir nos gourdes, c’est déjà ça gagné !
La barre des 400 kilomètres marquera la fin des espoirs d’une partie de ceux qui envisageaient de réaliser le parcours d’une traite. La cause à la fatigue, de plus en plus présente après 20h de selle.
01h55, 6ème pointage à Meung-sur-Loire, kilomètre 445 . Gros coup de fatigue pour les forces en présence !    Le cerveau gros consommateur d’énergie et amateur de repos, commence à ralentir son activité. Ca se sent, quand il s’agit de répondre à une question mystère, finalement assez simple.
Le gros du groupe repart, mais laisse en plan deux de ces membres, trop fatigués, qui préfèrent se reposer un peu. La fatigue est présente et mes micro-sommeils qui avaient disparu depuis Chambord réapparaissent. J’ai même le sentiment que les flux lumineux dégagés par les feux des compagnons qui me précèdent m’hypnotisent. 2h20, je m’arrête et propose à mon poisson-pilote de dormir un peu ! Histoire de repartir frais. Il refuse. Ne voulant pas rester seul dans la nuit, je repars avec l’idée que pour ne pas dormir, il faut que je hausse le rythme, avec l’espoir que cela me tienne éveillé. Et ça marche…

4h30, 7 ème pointage à Voves, kilomètre 502. Arrivée avec deux retraités en forme. Alors que nous traversions les forêts et les plaines beauceronnes, au Sud de Chartres, nous avons perdu bon nombre de nos compagnons de route, qui épuisés ont décidé les uns, après les autres de s’arrêter dormir un peu. Ils tombaient comme des mouches !
Mon fidèle poisson-pilote et trois autres compagnons de galère, ont ainsi squatté un guichet de banque, chauffé. Quand on pense que les gens disent que les banquiers n’ont pas de cœur ! Quand même…
Pouce levé, le seul représentant de la classe 52, mon fidèle poisson-pilote confirme l’état général du groupe. Plutôt bon !
La voûte céleste illuminée par une pleine lune, cachée de temps à autre, par d’énormes masses nuageuses, nous invite à la rêverie…
Mais, il n’est pas l’heure de dormir ! Heureusement que le « Fair Game », salon de la chasse, organisée sur le domaine nationale de Chambord, vient nous sortir de notre torpeur…

9h50, arrivée à Flins-sur-Seine, kilomètre 602 . C’est l’heure des retrouvailles, pour Guy, président du Club de Flins-sur-Seine et sa femme, laquelle profite de l’occasion pour immortaliser le retour de campagne de son soldat d’un jour.
Petit déjeuner offert gracieusement par le club hôte et débriefing assuré par Guy, qui profite de l’occasion pour nous dresser l’historique du club flinois. Moments privilégiés de partage et de convivialité, alors que mon fidèle poisson-pilote se fait attendre. Il arrivera sur les coups de 11h15, en compagnie de Franck, le gentil organisateur. Echanges sur les difficultés rencontrées et arrivée du peloton des cyclistes du dimanche, qui viennent saluer le président et prendre l’apéro. L’heure pour nous de nous éclipser.
Au final, distance parcourue en 28h20, à une vitesse moyenne de 24 ,5 km/h. Quatr ième mission accomplie !